Électricité à prix négatif : le rôle du solaire et de la consommation collective

La montée en puissance des énergies renouvelables en France, et en particulier du solaire photovoltaïque, transforme profondément le marché de l’électricité. Une situation paradoxale se développe toutefois : lors de journées très ensoleillées et à faible consommation, l’électricité peut se vendre à prix négatif.  Encore marginal il y a quelques années, ce phénomène illustre les défis liés à l’intégration massive du solaire et souligne l’importance de mobiliser des leviers tels que la consommation collective et le stockage d’énergie. 

Qu’est-ce que l’électricité à prix négatif ?

Un prix négatif de l’électricité signifie que les producteurs doivent payer pour écouler leur production. Plutôt que de vendre l’électricité produite, certains exploitants, souvent des particuliers ou des entreprises possédant des installations photovoltaïques de petite taille, acceptent un prix inférieur à zéro.En France, ce phénomène survient principalement dans les régions où la production solaire est importante et la consommation relativement faible, comme l’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine ou la Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les principaux facteurs sont :

• Une production solaire abondante pendant les journées ensoleillées.
• Une demande électrique faible, notamment en milieu de journée ou les week-ends.
• Des contraintes techniques sur le réseau limitant la capacité d’injection de l’électricité.

Selon RTE (Réseau de Transport d’Électricité), ces épisodes deviennent plus fréquents à mesure que le solaire se développe, reflétant un déséquilibre temporaire entre l’offre et la demande.

Pourquoi est-ce que le photovoltaïque accentue ce phénomène ? 

Le solaire photovoltaïque produit de l’électricité de manière intermittente.  Contrairement aux centrales thermiques ou nucléaires, il est impossible de réduire instantanément la production lorsqu’elle dépasse la demande.  En France, la multiplication des installations photovoltaïques résidentielles et industrielles peut générer un surplus électrique local, provoquant des prix négatifs sur le marché de gros. Ce surplus se produit principalement pendant les heures de forte production solaire et de faible consommation, et il reflète la nécessité d’adapter le système électrique à l’essor des énergies renouvelables. 

Les impacts économiques pour les producteurs

Ces épisodes mettent en lumière la nécessité d’optimiser l’injection dans le réseau et de trouver des stratégies pour valoriser l’électricité produite.Pour les installateurs particuliers et les producteurs français, revendre de l’électricité à prix négatif peut en effet avoir plusieurs conséquences :

• Une diminution du rendement économique des installations photovoltaïques.
• Une incitation à limiter la production, ce qui peut réduire le retour sur investissement.
• Une complexification de la planification financière pour les collectivités et entreprises investissant dans le solaire.

Pistes de solutions pour limiter les prix négatifs de l’électricité solaire en France 

Pour rééquilibrer l’offre et la demande et réduire les épisodes de prix négatifs, plusieurs leviers peuvent être activés : 

1. La consommation collective

La consommation collective consiste à mutualiser l’électricité produite par plusieurs installations et à la redistribuer localement. La loi française sur la transition énergétique encourage le développement de communautés énergétiques, permettant aux citoyens et entreprises de consommer leur énergie solaire directement sur leur territoire.  Les avantages :

• Réduction des pertes sur le réseau en consommant l’électricité là où elle est produite.
• Optimisation de l’autoconsommation, limitant le recours à la revente à prix négatif.
• Participation des citoyens et collectivités à la transition énergétique locale.

Quelques projets pilotes en France montrent que la mutualisation de l’électricité solaire entre quartiers ou zones industrielles permet de stabiliser le réseau et de valoriser la production locale.

2. Le stockage d’énergie 

Le stockage sur batterie est un autre levier clé pour limiter le phénomène de prix négatif. Il permet de mettre de côté l’électricité produite en surplus et de la restituer ultérieurement, lorsque la demande est plus élevée.En France, le stockage peut être :

• Domestique, associé à des panneaux photovoltaïques pour maximiser l’autoconsommation.
• Collectif, pour des quartiers ou des zones industrielles.
• Industriel à grande échelle, intégré aux centrales solaires.

Le stockage contribue à réduire le recours à la revente (avec obligation d'achat ou non) et à stabiliser le réseau français. 

3. La flexibilité de la demande

La flexibilité de la consommation constitue un outil complémentaire. Les entreprises et collectivités françaises peuvent ajuster leurs usages en fonction de la production solaire et des signaux du marché :

• Programmer certaines charges pendant les périodes de forte production solaire.
• Participer à des programmes de réponse à la demande proposés par RTE ou les fournisseurs d’énergie.
• Reporter des consommations non prioritaires pour absorber le surplus.

En combinant consommation collective, stockage et flexibilité, il est possible de réduire drastiquement les épisodes de prix négatif tout en valorisant l’électricité solaire.

En résumé 

Le phénomène de l’électricité à prix négatif en France est un symbole des enjeux de la transition énergétique et de l’essor du solaire photovoltaïque. La consommation collective, le stockage d’énergie et la flexibilité de la demande sont des leviers pertinents pour mieux valoriser la production locale, stabiliser le réseau et limiter les pertes économiques pour les producteurs.  Pour les particuliers, les entreprises et les collectivités, ces solutions représentent à la fois une opportunité économique et un levier de participation à la transition énergétique.   Solarbird accompagne les acteurs français pour optimiser la production solaire, favoriser l’autoconsommation collective et soutenir un système électrique durable et résilient.